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La musique métissée prend sa place

20 novembre 2014

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Vision Diversité, vous connaissez? L’organisme propose, entre autres avec sa Vitrine des musiques locales métissées, de mettre de l’avant le métissage culturel afin que celui-ci soit bien représenté sur les scènes montréalaises. En quatre ans, une foule d’artistes de Mamselle à Gypsy Kumbia Orchestra, ont profité de ce tremplin.

Rencontre avec Aïda Kamar, présidente directrice générale de Vision Diversité.

Qu’est-ce que Vision Diversité?

Vision Diversité est un organisme qui fait en sorte que toute la diversité des expressions culturelles – essentiellement musicales – soit placée au cœur du développement de la scène culturelle montréalaise et québécoise. Nous présentons des événements qui viennent mettre en valeur ces univers musicaux faits par des artistes bien de chez nous, mais qui apportent des influences de partout dans le monde.

Plusieurs de ces talents passent par la Vitrine des musiques locales métissées. Qu’est-ce que c’est?

La Vitrine, c’est un grand événement annuel présenté durant trois soirs en octobre et pendant lequel des artistes sélectionnés peuvent présenter leur spectacle devant des producteurs, diffuseurs et le public. Tous les partenaires de l’événement (Partenariat du Quartier des spectacles, Ici Radio-Canada Musique, FrancoFolies, CIBL, etc.) choisissent leur coup de cœur et offrent une forme d’accompagnement. Tout ça dans le but de permettre aux artistes de présenter un spectacle dans des conditions professionnelles.

La Vitrine a donc une portée toute l’année durant…

Tout à fait. Par exemple, en 2013, le Partenariat du Quartier des spectacles a choisi comme coup de cœur le Gypsy Kumbia Orchestra, qui fait dans la musique des Balkans. Après une année d’accompagnement, le groupe présentera un spectacle au Club Soda (21 novembre à 19 h 30) pour clôturer l’événement Mundial Montréal. Cette année, la chanteuse Veeby a été remarquée par la Place des Arts et sera en résidence de création à la salle Claude-Léveillée alors que l’artiste Ilam participera aux prochaines FrancoFolies et que Samito, Paul Audy et Jazzamboka présenteront leur spectacle aux Rendez-vous des Rythmes du monde.

Cette semaine, vous l’avez mentionné, se tient le Mundial Montréal, un événement qui fait la part belle aux musiques métissées. Quelle est votre relation avec eux?

Mundial Montréal fait partie des partenaires de la Vitrine des musiques métissées. Ce partenariat est bâti sur la complémentarité qu’il y a entre la Vitrine des musiques métissées qui vise à faire connaître localement auprès des diffuseurs et maisons de la culture les artistes présentés alors que le Mundial offre à ceux qui en ont le profil la possibilité d’être découvert par des diffuseurs pancanadiens.

Racontez-nous une des histoires particulièrement heureuses d’un artiste ayant passé par la Vitrine.

La chanteuse Mamselle n’a plus besoin de présentation; nous l’avons découverte il y a quatre ans alors qu’elle chantait au marché Jean-Talon. Elle était alors au Québec depuis seulement deux mois et parlait à peine français. Nous l’avons encouragée à s’inscrire et cinq mois plus tard, lors de notre toute première édition de la Vitrine, elle recevait l’un des coups de cœur. Elle a été en résidence, a créé un spectacle, puis a été nommée l’une des révélations de Radio-Canada. Elle a vraiment pris sa place.

La thématique de la Vitrine c’est : « Le dire aussi en français ». Incitez-vous les artistes à chanter en français?

Les musiques du monde se font dans toutes les langues, mais on demande en effet aux artistes – qui sont Québécois – de faire l’effort de présenter une ou deux chansons en français. Et pour cela, nous leur offrons un accompagnement. Nous avons constaté que le public québécois est toujours ravi que les artistes soulignent leur appartenance à notre langue commune.

Comment se porte la musique du monde à Montréal? Elle semble faire partie du paysage, non?

Absolument. Les musiques du monde sont entrées dans les festivals et le public, qui voyage de plus en plus et aime découvrir des rythmes d’ailleurs. Et pas seulement à Montréal. Les Québécois en régions s’y intéressent également. Toutefois, les diffuseurs demeurent frileux. Il serait temps que, dans les programmations régulières des salles, on fasse plus la place pour la musique du monde et qu’on cesse de la voir comme une carte postale, comme du folklore. Les musiques du monde, c’est un courant de créativité musical. En fait, les « musiques du monde » ne veulent plus dire grand-chose, car tout se mélange. Nous préférons appeler ce courant musical les « musiques métissées », où des artistes et des inspirations, du Mali à la Gaspésie, se rassemblent.

Vision Diversité

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