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Festival du Nouveau Cinéma : le cinéma au goût du jour

9 octobre 2013

Texte principal du billet

Les programmateurs du Festival du Nouveau Cinéma (FNC) visionnent entre 3 500 et 4 000 films par année pour sélectionner la crème de la crème. Aux premières attendues, se mêlent des courts et longs métrages étonnants, des classiques revisités, des projections commentées et des séances de cinéma en plein air au Parterre du Quartier des spectacles. Le tout se déroule du 9 au 20 octobre.

Rencontre avec Nicolas Girard Deltruc, directeur général du FNC.

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Nicolas Girard Deltruc, directeur général du FNC lors de la conférence de presse du 42e Festival du nouveau cinéma. Photo : Emily Gan

Comment le FNC se positionne-t-il par rapport aux autres festivals de cinéma?

Créé en 1971, le FNC est le plus ancien festival de films au Canada. Il a toujours concentré ses efforts sur le contenu et la qualité de la programmation. Nous souhaitons vraiment présenter les films les plus originaux, les plus au goût du jour, autant dans le contenu que dans la forme.

La forme. C’est de là que vient le terme «nouveau cinéma»?

Exactement. Nous prenons le cinéma dans son sens premier – kinema, qui veut dire mouvement. Nous présentons donc toutes les nouvelles images en mouvement. Nous proposons ainsi des projections atypiques, qu’on ne retrouve habituellement pas en salle.

Avec notre Parcours Mode et cinéma, par exemple, nous présenterons des films de mode, de même qu’une exposition et une soirée. Nous tentons ainsi de rejoindre et de toucher des personnes qui ne sont pas nécessairement des cinéphiles. Car tout le monde peut trouver quelque chose qui le touche dans un film.

Aussi, pour nous, un festival se doit d’être une fête. On ne voudrait pas se limiter à présenter des films dans des salles de cinéma. Les gens pourront célébrer au Quartier général (au Cœur des sciences de l’UQAM), qui sera ouvert tous les soirs jusqu’à trois heures du matin.

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Soirée de clôture au Quartier général, lors de l'édition de l'année dernière.

À quoi ressemble la programmation cette année?

C’est très éclectique. Les films que nous présentons ne font pas qu’éblouir la vue, comme les « blockbusters », mais ils éblouissent aussi le cœur, l’âme. Ils nous habitent ainsi plus longtemps.

Nous aurons entre autres des projections commentées avec Chloé Robichaud (Sarah préfère la course) et Denis Côté (Vic+Flo ont vu un ours). C’est comme les bonus sur un DVD, mais en direct!

En clôture, nous présentons La danse de la réalité, une autobiographie surréaliste d’Alejandro Jodorowsky. Il nous a envoyé un message à diffuser à la cérémonie de clôture. En deux minutes, il nous dit pourquoi il fait des films. Il est dans son salon… complètement nu! Il sait que ce n’est pas n’importe quel festival qui aurait accepté de présenter ce message!

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La danse de la réalité, une autobiographie surréaliste d’Alejandro Jodorowsky. Photo : Pascale Montandon

Et pour la première fois, vous présentez des projections extérieures.

En effet, et nous en sommes ravis. Du 10 au 13 octobre à 19 h, c’est un rendez-vous au Parterre du Quartier des spectacles. En plus d’une sélection de films faite spécifiquement pour le contexte du plein air, il y aura du maïs soufflé, des boissons chaudes et des couvertures. On y présentera le documentaire Pink Floyd: Live at Pompeii [10 octobre], de 1972, en présence du réalisateur Adrian Maben. Ensuite, il y aura Lola, de Jacques Demy [11 octobre], et le 12 octobre, ce sera le film muet La chute de la maison Usher de 1928, accompagné du groupe Rock Forest qui a composé une trame sonore pour l’occasion. Nous aurions pu présenter le film accompagné d’un pianiste – comme cela se fait habituellement pour le cinéma muet – mais nous avons voulons aller ailleurs, et le résultat est vraiment génial. Et nous terminerons le tout avec le classique western de Sergio Leone, Le bon, la brute et le truand, un film parfait pour un dimanche soir à la belle étoile.

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Pink Floyd: Live at Pompeii

Il y aura aussi des premières très courues, comme Tom à la ferme, de Xavier Dolan.

Tout à fait. Il y beaucoup de choix. Personnellement, je crois que les festivaliers devraient faire un mélange entre des valeurs sûres et des prises de risque, et en profiter pour voir les films qui ne sortiront jamais en salle ici. Il y a de nombreuses découvertes à faire.

Quel est votre coup de cœur?

La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino. C’est un chef d’œuvre. C’est un des plus beaux films que j’ai vus dans les 10 ou 15 dernières années. C’est 1 000 films en 1.

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La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino

Pourquoi l’emblème du festival est-il la louve?

C’est la tradition de l’animal totem. Berlin a son ours, Venise son lion, Rotterdam son léopard,... La louve est très protectrice et est un animal de meute. Cela rejoint l’idée de la communauté qui est très importante pour nous. Et également la notion de territoire, que nous avons voulu renforcer en centralisant le festival dans le Quartier des spectacles, afin que tous les lieux, même ceux à l’extérieur du Quartier, soient à distance de marche et que les gens puissent se croiser.

Qu’est-ce qui vous vient en tête quand vous pensez au Quartier des spectacles?

Le Festival s’est déplacé dans le Quartier des spectacles parce qu’il croyait à sa vision. Il est toutefois difficile, pour les plus petits événements, de s’approprier l’endroit. Pour vraiment habiter les nouvelles places publiques, qui sont grandes, il faut présenter des activités à grand déploiement, sans quoi ça a l’air d’une miette dans une assiette. Et cela coûte cher. Nous avons plein d’idées, comme celles de faire des projections en plein air d’encore plus grande envergure, à l’image de ce qu’on fait à Locarno, sur la Piazza Grande. Si on présentait des films devant 10 000 personnes assises [il y a en 8 000 à Locarno], cela pourrait vraiment contribuer à la notoriété de Montréal.

Festival du Nouveau Cinéma Du 9 au 20 octobre

Publié le 9 octobre

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