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Sainte-Catherine revisite son passé avec Gabor Szilasi

6 août 2013

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À quoi ressemblait la rue Sainte-Catherine à la fin des années 1970? L’exposition À l’enseigne de la rue Sainte-Catherine, qui sera présentée coin Sainte-Catherine et Clark du 7 août au 29 septembre, en donnera un petit aperçu. L’une des figures de proue de la photographie québécoise, Gabor Szilasi, a immortalisé l’artère commerciale sous tous ses angles. Ce sont ses clichés pris il y a plus de 30 ans qui composent l’expo.

Rencontre avec Gabor Szilasi, photographe.

14_Sam_2.jpg Sam the Record Man, 397, rue Sainte-Catherine Ouest, 1977

Parlez-nous du contexte dans lequel ont été prises les photos de l’exposition À l’enseigne de la rue Sainte-Catherine.

Je souhaitais documenter l’architecture d’une rue de Montréal. J’ai opté pour Sainte-Catherine parce qu’il s’agissait de l’artère commerciale la plus importante. Son orientation d’est en ouest et le fait qu’elle possède donc un côté nord et un côté sud, c’est très intéressant sur le plan de la lumière. Quant au choix des bâtiments, il s’est vraiment basé sur mes goûts. Je m’installais sur le trottoir d’en face et les photographiais en leur donnant une vue très frontale ou un léger angle. J’ai travaillé avec une chambre photographique de 4 po x 5 po. Le projet s’est échelonné sur deux ans.

Vous vous dites fasciné par le changement. L’exposition comportera trois images de façades prises à 10 années d’intervalle. Pourquoi cette volonté de vouloir révéler l’évolution des choses?

Dans la photographie documentaire, le changement revêt de l’importance. Dès qu’on prend une photo, elle appartient déjà au passé. J’ai souhaité revisiter certains lieux pour montrer ce qui différait, l’effet du temps qui passe. Cette transformation qui s’opère est essentielle dans ma démarche.

Désiriez-vous ainsi dénoncer des évolutions malheureuses?

Non. Je ne porte pas de jugement. Je veux juste montrer ce qui a changé.

L’exposition comporte 27 photos, mais le projet original en compte 225. Est-ce possible de les voir toutes?

Pas encore. Mais j’aimerais beaucoup concevoir un livre avec mes clichés de la rue Sainte-Catherine comme je l’ai fait avec ceux de Charlevoix.

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Supersexe, Palace, 686-698, rue Sainte-Catherine Ouest, 1979

Trouvez-vous intéressant de montrer votre œuvre sur le lieu où vous l’avez réalisée?

Oui. Je suis vraiment heureux qu’on m'ait demandé d’exposer dans la rue, sur Sainte-Catherine. Je crois important que les photos retournent à la communauté.

Quelle sera la réaction du visiteur à votre avis?

Ces clichés datent de plus de 30 ans, mais la plupart des édifices existent toujours, même s’ils ont grandement changé. Je crois que beaucoup de gens voudront comparer l’image d’alors avec l’état actuel des choses. Comme l’adresse apparaît dans la légende des photos, ils auront un repère.

Montréal est-elle photogénique?

Oui, très. J’aime photographier des choses qui me sont très familières. Nombre de mes confrères ont besoin de voyager pour trouver l’inspiration. Je suis quant à moi très à l’aise avec des scènes devenues presque banales. L’ordinaire se transforme alors en défi.

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Édifice King’s Hall, 1231, rue Sainte-Catherine Ouest, 1979

Faites-vous toujours de la photo?

Pas autant qu’avant. Je sens que j’ai déjà exprimé ce que j’avais à dire. Je ne veux pas tomber dans la répétition. Je reviens plutôt sur les clichés que j’ai réalisés il y a plusieurs années et que je n’ai jamais imprimés. Pas par nostalgie, mais parce que le recul rend la démarche intéressante.

Quelle image vous vient en tête quand vous pensez au Quartier des spectacles?

Les festivals de Jazz, des Films du monde et du Nouveau cinéma, que je suis depuis les débuts. Je trouve remarquable l’aménagement du Quartier des spectacles, avec ses immenses lampadaires. C’est très vivant et accessible, en plus d’être photogénique!

Exposition photographique
À l’enseigne de la rue Sainte-Catherine
Commissaire : Mona Hakim Du 7 août au 29 septembre 2013 à l’angle des rues Sainte-Catherine et Clark

Publié le 6 août

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