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Sous le Nuage

16 janvier 2012

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C’est au nord de l’autoroute métropolitaine que j’avais rendez-vous avec Jean Beaudoin, co-concepteur de l’installation Nuage de givre qui couvrira de son ombre lumineuse la place des Festivals jusqu’au 2 février.

Par Félix Larose
Entre les boutiques de mode Sri Lankaise et les fruiteries de sous-sol qui caractérisent le quartier Chabanel, , le double bachelier en ingénierie et architecture m’attendait au café Bienville. Havre de design dans le tourbillon incohérent de l’urbanisme industrialo-marchand du coin, ce café, comme le virage urbain du quartier Chabanel, est un projet auquel Jean Beaudoin a mis l'épaule à la roue.

Si l’UNESCO a attribué à Montréal le statut de Ville Internationale de Design, les efforts de Jean Beaudoin y sont sans doute pour quelque chose. En 2009, Beaudoin rencontre Érick Villeneuve lors de l’élaboration du Champ de pixels, la première installation lumineuse hivernale à avoir occupée la place des Festivals.

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Crédit photo | Martine Doyon
« Avec le Champ, on a travaillé l’idée de l’empreinte au sol. C’était très basique, 400 capteurs de mouvements qui allumaient les blocs aux passages. »

Après avoir transféré le bastringue lumineux du Champ de pixels sur la place Émilie-Gamelin l’année dernière, les deux hommes ont voulu pousser le concept plus loin en décalant l’idée de base d’une empreinte laissée sur la neige du sol vers le ciel. Comme tant de promeneurs auréolés, les curieux activent donc à leurs passages la partie des 5 500 éléments lumineux suspendus au-dessus de leur tête.

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Crédit photo | Martine Doyon
« L’expérience est différente en orientant les regards vers le haut. On a voulu attirer l’attention vers la ville et permettre de voir les nombreuses évolutions qui ont eu lieu dans le Quartier des spectacles. La notion de l’empreinte est moins concrète que le Champ de pixels mais le déploiement est plus impressionnant. »

Pour faire briller les 5 500 éléments lumineux du nuage, les deux concepteurs ont testé plusieurs matériaux, certains trop lourds, d’autres trop couteux et c’est finalement d’eau que se compose le Nuage de givre. « On a trouvé une compagnie, Cryopak qui fait des Ice Pack médicaux et alimentaires avec une solution d’eau saline, on en a acheté 100 000 unités. »

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Crédit photo | Martine Doyon
Derrière son café et sa feuille barbouillée de notes et de croquis, Jean Beaudoin parle déjà des Nuage 2.0 et même 3.0 qui couvriront peut-être dans les prochaines années la Grand-Place de Bruxelle ou encore la ville Xi’an en Chine. Comme un sage, monte dans les nuages, comme un fou, amène ton nuage partout.

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