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Briser la glace

19 décembre 2011

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Jeudi. 17 h 20. Temps de canard. La pluie glaciale fouette l’asphalte, rue Sainte-Catherine, et ne m’épargne pas dans sa course. Zut, pas de parapluie. Qu’à cela ne tienne, beau temps, mauvais temps, ce soir, je commence mon traitement de Luminothérapie au Quartier des spectacles.

Par Charles-Éric Blais-Poulin
Et ça fera grand bien! Encore cette année, des artistes de la lumière égaieront l’hiver montréalais. Un baume pour apaiser les journées de moins 40, déjà noires à l’heure où certains restos servent encore le déjeuner. Premier arrêt : Éclats de verre, une œuvre ludique et vivante sise à la place Émilie-Gamelin. Vers 17 h 30, des dizaines de braves gens, viennent inaugurer l’installation. Ce que je remarque d’abord, ce sont les panneaux colorés judicieusement positionnés pour créer des jeux d’ombre, de lumière et de reflets. Et quand le soleil a repris ses derniers rayons, des projecteurs se chargent de remplacer la lumière du jour.

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Crédit photo | Martine Doyon
J’aperçois ensuite deux cubes lumineux, posés sur des ressorts, près desquels des curieux sont attroupés. C’est à cet endroit que les passants peuvent exploiter le potentiel interactif de l’œuvre. Ma main à peine posée sur un des modules, la façade de l’Hôtel des Gouverneurs se craquelle, se brise, se fragmente, trame sonore à l’appui. La glace est brisée… Je comprends alors qu’il suffit de bouger un des cubes pour influer sur l’environnement. Gauche, droite, rotation : la projection et les ambiances sonores se modifient. Un peu d’emportement et hop!, des violons rugissent. Quinze minutes à manipuler ce jouet high-tech m’ont permis de voir tomber la neige (enfin!), de faire valser les fenêtres de l’hôtel et de faire danser les formes.

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Crédit photo | Martine Doyon
18h20. Après un petit chocolat chaud, direction coin Maisonneuve/Saint-Laurent, où m’attend Forêt Forêt, une deuxième œuvre lumineuse en cette soirée de grisaille. Eh oui, une forêt de bouleaux en plein cœur de Montréal, installée près d’un stationnement et d’un garage. Des arbres en acier attendent les explorateurs urbains. Encore une fois, l’esthétisme se conjugue à l’interactivité. L’oiseau rare, dans cette forêt, c’est l’arbre bleu. Tout ce que vous lui confierez résonnera dans les bois par enchantement. Le secret? Des haut-parleurs dissimulés dans trois bouleaux. C’est à la fois joli et ludique, dans un espace a priori assez terne. J’adore les nouvelles œuvres publiques, surtout, leur accessibilité. Éclats de verre dans une place publique prisée autant par les familles que les punks, Forêt, Forêt à quelques pas d’une sortie de métro : les gens se rencontrent et, peu importe leur statut, peuvent participer à ces créations collectives.

19h00. Les parapluies se replient. La pluie a enfin cessé de battre. Décidément, la séance de Luminothérapie a fonctionné.

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