Contenu

Pourquoi Montréal aime ses festivals en plein centre-ville ?

1 août 2011

Texte principal du billet

Les éclairages colorés ont peint le ciel de Montréal et les foules se sont réunies au pied des gratte-ciel de la métropole. Pour une troisième année déjà, le Quartier des spectacles s’est fait l’hôte de moments magiques en plein cœur du centre-ville, une particularité qui a de quoi faire gonfler le torse des Montréalais.

Par Félix Larose
« Plusieurs villes européennes ont des espaces de rassemblement publics qui existent au centre de la cité depuis leur création, mais c’est quelque chose qui a été négligé dans les grandes métropoles nord-américaines» m’explique Robert Chicoine, président de l’Ordre des Urbanistes du Québec.

« C’est un lieu qui attire des artistes internationaux à Montréal, mais il faut savoir que le projet a lui-même un rayonnement sur la scène internationale. On donne des conférences à travers le monde pour parler du Quartier des spectacles. »

qds-7081.jpg

Crédit photo | Mattera Joly
En 1986, le fondateur et directeur artistique du Festival international de Jazz de Montréal, André Ménard, reçoit une invitation alléchante qui sera à la base de ce projet mastodonte. Guy Morin, le directeur de la Place des Arts lui offre sa cour arrière, en plein centre-ville de Montréal, pour y installer son bastringue dans ce qui allait devenir l’espace névralgique de la culture montréalaise.

« Il faut se rappeler qu’il y a trente ans, l’été à Montréal, les shows arrêtaient le premier juin et recommençaient seulement qu’à la Fête du Travail. C’était une ville morte. Les festivals ont un peu inventé l’été montréalais.» souligne M. Ménard.

Dès 1989, toute l’activité de l’international de Jazz est concentrée autour de la Place des Arts où les trois volets du concept festivalier alliant animation de rue, spectacles extérieurs et programmation en salle ont pu prendre l’expansion qu’ils réclamaient dans le cadre rassembleur du centre-ville de Montréal.

« À l’extérieur, le tissu social est extrêmement diversifié. C’est familial, mais il y a aussi les chômeurs du centre-ville, les étudiants et les communautés ethniques qui nous ont rejoints entre-temps. Tout le monde se réunit dans une grande fête fédératrice. »

Avec le Quartier des spectacles pour assurer le rayonnement culturel de Montréal et la place des Festivals comme grand lieu de rassemblement, la ville aux cent clochers a pris une position claire sur l’intégration de l’individu dans son développement d’urbanisme.

« On voit une véritable prise de conscience au niveau de l’utilisation des espaces publics dans les projets d’urbanisme des grandes villes du monde entier et le Quartier des spectacles fait définitivement de Montréal un exemple à suivre.» conclut Robert Chicoine.

Retour à la liste des billets