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Jacques Primeau : nouveau président du conseil d'administration du Partenariat du Quartier des spectacles

16 janvier 2013

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Jacques Primeau, vous qui avez été à l’origine du Quartier des spectacles, rappelez-nous l’historique de ce projet?

Ce qu’il est important de mentionner c’est que le milieu culturel a été impliqué dès le départ dans le projet et qu’il l’est toujours aujourd’hui. C’est en 2001, à un an du Sommet de Montréal – une grande réunion qui visait à convenir d'une vision commune sur l’avenir de la ville – que nous avons en effet regroupé un certain nombre de représentants du milieu culturel autour de la table de l’ADISQ afin de réfléchir à ce qui pouvait être proposé dans le but de dynamiser la scène culturelle montréalaise. C’est alors qu’a été lancée l’idée de faire un Quartier des spectacles (QDS), pour que la culture devienne un levier de développement pour Montréal.

Lors du Sommet, le QDS a été identifié par la Ville de Montréal comme projet prioritaire afin d’ancrer les grands festivals au centre-ville et de mettre en valeur les institutions culturelles et les salles de spectacles. Il ne s’agissait pas de créer de toutes pièces un quartier, mais bien de le nommer, de mettre en valeur la richesse de ses actifs culturels et de le pourvoir en infrastructures pour l’accueil d’événements extérieurs.

Un an plus tard, le Partenariat du Quartier des spectacles était créé avec une vingtaine d’acteurs du Quartier. Un grand travail de concertation a alors été amorcé afin de définir une vision de développement pour le Quartier. Celle qui a été retenue : Vivre, créer et se divertir au centre-ville.

 Une nouvelle impulsion a été donnée lorsque la Ville de Montréal, les gouvernements provincial et fédéral se sont engagés, lors du Rendez-vous 2007 – Montréal, métropole culturelle, à financer la réalisation de travaux dans le secteur Place des Arts. Depuis, il y a eu la création de nouvelles places publiques (la Place des Festivals, Le Parterre, la promenade des Artistes) et la réalisation de nombreux projets immobiliers initiés par le public et le privé dont plusieurs à vocation culturelle, notamment le 2-22 et la Maison symphonique de Montréal. De porteur de la vision, le Partenariat a ensuite été chargé par la Ville de promouvoir la destination, de gérer les espaces publics et de les animer.

Depuis ce jour où vous avez soutenu la création du QDS alors que vous étiez président de l’ADISQ, quelles ont été les principales réalisations du Partenariat?

L’ensemble des interventions qui ont été faites par divers intervenants pour consolider ce Quartier, que ce soit en matière d’aménagements, de design urbain, d’identité et de programmation, ont conjointement contribué à la revitalisation du quartier et à sa réappropriation par les Montréalais.

Mais si on se penche en particulier sur l’action du Partenariat, je dirais que le travail de concertation qu’il fait tous les jours afin que les acteurs du Quartier continuent de se mobiliser dans le même sens a été, et reste déterminant dans la réussite des projets que nous menons.

Sur le plan des réalisations plus concrètes, il y a le Parcours lumière qui a permis d’affirmer l’identité du Quartier.  Ancien Red Light de Montréal, le Quartier s’anime depuis près de 100 ans à la tombée de la nuit à la tombée de la nuit lorsque les marquises s’illuminent, le rideau de scène se lève et que la magie du spectacle opère. La lumière s’est donc imposée comme le meilleur vecteur pour singulariser ce territoire de 1 km2. Aujourd’hui, près d’une trentaine de lieux de diffusion sont dotés d’un éclairage architectural et de ce qu’on appelle la signature lumineuse commune, c’est-à-dire la double ligne de points rouges au sol. De plus, huit façades aux quatre coins du Quartier sont désormais utilisées pour des vidéoprojections artistiques. Le QDS peut ainsi se targuer d’être le seul endroit  au monde où des façades extérieures sont utilisées toute l’année pour diffuser du contenu artistique. Qui plus est, ces installations sont un véritable laboratoire d’innovation à l’échelle urbaine en permettant à des créateurs d’ici d’explorer des nouvelles avenues en arts médiatiques.

8438.jpgCrédit photo: Martine Doyon, Partenariat du Quartier des spectacles

Ensuite, je soulignerais ce qui a été fait en matière de programmation. Depuis 3 ans, le Partenariat est responsable de l’animation des places publiques. Il gère non seulement le calendrier des événements – le QDS accueille plus de 30 événements par an -, mais contribue aussi à bonifier l’offre culturelle extérieure en initiant ses propres projets et en apportant un soutien logistique et financier à d’autres. Ce mandat est exercé en gardant toujours en tête notre objectif : conférer une identité singulière au QDS fondée sur la créativité et l’audace.

Seulement en 2011-2012, les projets initiés par le Partenariat ont permis de mettre en valeur le travail de plus de 450 artistes et concepteurs, la plupart issus de la scène émergente. Le Partenariat est en effet très ouvert aux nouvelles pratiques car il cherche à enrichir l’expérience des visiteurs et à contribuer au rayonnement des artistes locaux. Les 21 Balançoires, qui reviennent chaque printemps sur la promenade des Artistes, et qui ont été créées spécifiquement pour le QDS, en sont un bel exemple. Mouna Andraos et Melissa Mongiat de Daily tous les jours viennent de recevoir un prix dans le cadre du concours international Interaction Awards pour cet instrument de musique collectif qui fait appel à la participation du public.

21-balançoires_c_Martine-Doyon_PQDS-28.jpgCrédit photo: Martine Doyon, Partenariat du Quartier des spectacle

Toutes ces actions – combinées à l’offre culturelle exceptionnellement variée proposée par nos partenaires tant à l’intérieur qu’à l’extérieur – participent à faire du centre-ville un lieu offrant une expérience forte et distinctive aux visiteurs.

Quels projets souhaiteriez-vous voir aboutir dans le cadre de votre mandat?

Le Quartier des spectacles ! Je suis en effet d’avis que nous n’en sommes qu’à la mi-parcours. L’objectif, c’est qu’en 2017, nous ayons véritablement atteint notre vitesse de croisière et que nous puissions dire « c’est ça le Quartier des spectacles ».

Il y aura d’ici là des interventions d’urbanisme dans le pôle Quartier latin. Elles constituent une étape cruciale dans le développement du QDS et permettront de rappeler que trois secteurs avec des ambiances très différentes y cohabitent: Place des arts, Saint-Laurent et Quartier latin. On devrait aussi voir aboutir le projet de patinoire réfrigérée sur l’Esplanade Clark qui contribuera à animer ce secteur toute l’année.

Au cours des prochaines années, l’accent sera toutefois davantage mis sur le contenu que sur le contenant, sur ce qui fait l’âme de ce Quartier. C’est un travail que nous avons déjà amorcé et que nous poursuivrons avec l’animation des places publiques. Nous souhaitons également créer une plus grande synergie avec l’offre culturelle des 80 lieux de diffusion du Quartier. Notre défi sera aussi de faire connaître à tous cette belle proposition que leur fait le QDS pour que ce lieu devienne un pôle d’attraction incontournable localement et internationalement.

Et pour terminer sur une note plus personnelle, comment vivez-vous le fait d’avoir été élu président ?

Avec beaucoup d’humilité. La tâche est gigantesque. J’ai toutefois la chance de succéder à un grand président, Charles Lapointe, qui pendant son mandat de près de dix ans a su conserver le dynamisme au sein de l’ensemble des comités et du conseil d’administration. Il a également fait un travail admirable dans la structuration du Partenariat dont l’organisme est maintenant doté d’un personnel hautement qualifié et motivé. J’estime donc que j’hérite d’une situation extrêmement privilégiée, à moi maintenant d’emmener le projet encore plus loin.

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 Crédit photo: Philippe Casgrain

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