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De la rue aux places publiques : des actions concrètes pour favoriser la réinsertion sociale

31 janvier 2013

Texte principal du billet

Le centre-ville est non seulement un centre culturel et économique important – il représente 40% du PIB du Québec et 600 000 personnes viennent y travailler chaque jour – il accueille également la plus grande communauté itinérante et autochtone hors réserve du Québec.

La Société de développement social de Ville-Marie (SDSVM) a mis en place diverses mesures pour répondre à cette problématique et améliorer le sort des sans-abris. Tout cela en collaboration avec les organismes et entreprises présentes sur le territoire dont le Partenariat du Quartier des spectacles.

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Damien Silès et Benoît Lemieux

Rencontre avec Damien Silès, directeur général de SDSVM et Benoit Lemieux, directeur des opérations au Partenariat du Quartier des spectacles (PQDS).

Damien Silès, de quelle façon la Société de développement social de Ville-Marie s’y prend-elle pour répondre aux problématiques sociales du centre-ville?

Nous œuvrons à sensibiliser le milieu des affaires et culturel à ces problèmes afin de mettre en commun des ressources pour y répondre de façon à ce que toutes les parties impliquées en ressortent gagnantes.

L’idée est de faire de l’innovation sociale pour ne plus seulement dépendre des pouvoirs publics qui disposent de moins en moins de ressources.

La SDSVM se voit donc comme un courtier en valeurs sociales. Par manque de temps et de connaissances en la matière, les organismes et entreprises du centre-ville de Montréal n’ont pas de politique sociale, nous venons donc répondre à un besoin. En effet, la plupart d’entre eux ont à cœur d’apporter une contribution à la société. Nous leur proposons donc des programmes clés en main en responsabilité sociale qui touchent l’itinérance et la pauvreté.

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De gauche à droite : Damien Silès, Todd Luker, Gilles Côté, Benoît Lemieux

Que leur proposez-vous concrètement?

Nous pouvons entre autres mettre en place des programmes de bénévolat pour leurs employés auprès d’organismes du secteur ou alors de donation, en argent ou en matériel.

Notre volet d’intervention prioritaire est toutefois le développement de l’employabilité des itinérants. Il s’agit là d’un puissant levier de réinsertion sociale car cela permet de leur redonner confiance et dignité. Aux employeurs potentiels, nous offrons donc un rôle conseil pour identifier les postes se prêtant à l’embauche de personnes en situation d’itinérance, nous faisons le lien avec les organismes et intervenants sociaux pour la sélection des candidats et offrons un suivi en cours de contrat.

Cela suffit-il à convaincre les employeurs?

Près de 160 contrats de travail ont été signés cette année, notamment avec des entreprises situées dans le Quartier des spectacles, je pense au Complexe Desjardins, à Eidos, ou à Warner.

Mais il est vrai qu’il a fallu des précurseurs pour témoigner de leur expérience de réussite et le Partenariat du Quartier des spectacles en a été un. Depuis 2010, tous les postes d’agents d’accueil sur les places publiques dans le Quartier des spectacles sont occupés par des personnes vivant une situation d’itinérance.

![Photo-agents-daccueil-déc.-20101.jpg](https://s3.ca-central-1.amazonaws.com/files.quartierdesspectacles.com/blog/21648/Photo-agents-daccueil-dec.-20101.jpg "")

Agents d'accueil, décembre 2010

Benoit Lemieux, pourquoi avoir fait ce choix?

Puisque le Quartier des spectacles a été identifié comme projet phare pour le développement de Montréal, il m’apparaissait logique que le PQDS apporte une contribution aux problèmes sociaux qui touchent directement notre territoire. Nous avions tout à gagner : l’amélioration de l’environnement du Quartier par l’amélioration de la vie d’individus.

Aussi, le milieu culturel me semble particulièrement adapté pour l’intégration de ces personnes. Comme nous travaillons souvent en mode projet, nous avons l’habitude d’accueillir constamment de nouvelles recrues et faisons preuve d’une grande adaptabilité. Ces expériences de quelques mois leur permettent par ailleurs un retour progressif sur le marché du travail.

Ce sont les considérations que j’ai eues au départ. Aujourd’hui, je répondrais que c’est parce que c’est une formule qui fonctionne et qui nous apporte de grandes satisfactions de par la qualité du travail de ces employés et les compétences qu’ils nous apportent. Ils ont en effet une excellente connaissance du Quartier, qui est en quelque sorte leur habitat naturel. Ils peuvent donc répondre à la plupart des questions des visiteurs sur le Quartier. Aussi, comme ils connaissent les autres itinérants, ils jouent un rôle de médiateur qui favorise une cohabitation harmonieuse.

Et un autre aspect positif de cette politique de recrutement : elle est source de motivation chez l’ensemble des employés du PQDS. Ils sont fiers d’appartenir à cette organisation qui s’engage socialement.

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